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28/11/2017

sortie du bulletin des Amis d'André Diligent

100_0257.JPGA lire !

 

 

23/03/2017

Robert Schuman, homme des frontières devenu père de l'Europe !

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A quelques jours du 25 mars, date anniversaire des 60 ans du traité de Rome, les Semaines sociales en lien avec ESPOL et la Faculté de droit (Facultés de l'Université Catholique de Lille), avaient demandé à Bruno Béthouart de prononcer une conférence sur Robert Schuman.

La voici en pdf. Moment pour souligner et fêter les 30 ans d'Erasmus !

Bruno Bethouart.jpgVive l'Europe ! Quelle Europe voulons-nous ? Le sujet est donc lancé avec cette conférence, et les Semaines sociales de France vont maintenant le travailler avec des contributions diverses et variées à retrouver sur le site http://www.ssf-fr.org/

Par ailleurs,

Thierry Chopin (directeur des études de la Fondation Robert Schuman et Professeur associé à ESPOL Lille) présentera, à l’occasion d’une conférence à ESPOL le jeudi 30 mars à 16h00 (amphi C008, 70 rue du Port à Lille), le Rapport Schuman sur l’Europe, l’état de l’Union 2017.

 

Par ailleurs, Michal Pink (Université Masaryk, République tchèque) donnera une conférence sur le thème « Accumulation of mandates after the 2016 Czech regional elections: multi-level comparison between regional and national levels » le 13 avril à 14h00 (salle C125, 70 rue du Port à Lille).

 

Et Mikko Jakonen (University of Jyvaskyla, Finlande) interviendra  sur "Thomas Hobbes’s Warnings on the Dangers of Multitude, Populism and Democracy" le 4 mai à 14h00 (sale C125, 70 rue du Port à Lille).

 

07/10/2016

Aristide Briand et les leçons de la laïcité : concordance avec notre temps

Après l'assemblée générale des Amis d'André Diligent le samedi 22 octobre à 14h (Médiathèque Grand Plage, Grand Place - Métro et parkings à proximité), présentation de la biographie d'Aristide Briand avec un thème:

" Aristide Briand et les leçons de la laïcité : concordance avec notre temps ".

aristide-briand.jpg"Aristide Briand (1862-1932) a tout connu de la vie politique. Il dirige onze fois le gouvernement de la France, et à vingt-cinq reprises, il en est l’un des ministres, aux postes les plus divers : Instruction publique, Beaux-arts, Cultes, Justice, Intérieur, Affaires étrangères. Un art de gouverner qui fait de lui un orfèvre des majorités parlementaires.
C’est ainsi que, de tempérament libéral, il sépare les Églises et l’État en 1905, puis les réconcilie en 1921. Président du Conseil le plus durable du premier conflit mondial, il dirige le gouvernement de guerre pendant dix-huit mois, de Verdun à Salonique. Parce qu’il a fait la guerre, il choisit de « gagner la paix ». Au cours des années 1920, il incarne la réconciliation de l’Europe, en homme dont « la vérité guidait les pas ». Il donne vie à la première forme d’Union européenne. Robert Schuman et Jean Monnet sauront s’en souvenir, vingt ans plus tard.
Père de la laïcité moderne, chef de guerre, pacificateur de l’Europe naissante : trois clefs de compréhension du personnage, autant de questions auxquelles nos sociétés contemporaines sont aujourd’hui confrontées.
Une biographie captivante pour comprendre celui qui incarna le « Parlement de l’éloquence »."

 

Christophe Bellon est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université catholique de Lille. Il est l'auteur de nombreux travaux sur l'histoire politique et parlementaire du religieux dont La République apaisée. Aristide Briand et les leçons politiques de la laïcité (1902-1919). Lauréat du prix de thèse de l'Assemblée nationale, il est membre correspondant du Centre d'histoire de Sciences Po Paris.


Christophe Bellon, Aristide Briand, CNRS Editions, mars 2016, 382 p.

 

https://www.franceinter.fr/emissions/la-marche-de-l-histo...

 

04/10/2016

ÉLOGE ACADÉMIQUE DE PAUL CHRISTOPHE par MICHEL HUBAUT

abbe Paul Christophe2.jpgNé à Sars-Poteries le 10 décembre 1932, Paul CHRISTOPHE entre au Séminaire universitaire des Facultés Catholiques de Lille et suit une formation en philosophie et en théologie (1951-1959). Ordonné prêtre pour le diocèse de Cambrai en 1959, il poursuit ses études en histoire et géographie (1958-1961), puis entreprend une dissertation doctorale en théologie sous la direction de Philippe DELHAYE. Cette thèse sera publiée en 1964 sous le titre « Les devoirs moraux des riches. L’usage du droit de propriété dans l’Écriture et la tradition patristique ».

D’abord professeur d’histoire générale au Collège Saint-Michel de Solesmes, Paul CHRISTOPHE enseigne l’histoire de l’Église aux Séminaires de Cambrai puis de Lille, au Séminaire Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux, et à l’Institut Pastoral d’Études Religieuses. En 1983, il est nommé chargé de cours à la Faculté de théologie où il devient professeur titulaire en 1992. Il est admis à l’éméritat en 2002.

Ayant été confirmé dans sa vocation d’historien par les enseignements d’Henri PLATELLE, Paul CHRISTOPHE restera toute sa vie un chercheur passionné par la recherche de la vérité et par la joie de la découverte, un travailleur infatigable attaché à la valeur de l’écrit, un homme discret et réservé dont les publications révèlent la véritable personnalité.

Directeur de la Collection « Bibliothèque d’histoire du christianisme » aux Éditions Desclée, de la Collection « Petits Cerf-Histoire » aux Éditions du Cerf, Paul CHRISTOPHE écrira de nombreux articles dans l’encyclopédie « Catholicisme » et publiera une cinquantaine de volumes.

Rappelons en premier lieu « Les Carnets du cardinal Alfred BAUDRILLART » parus en 9 volumes, et que couronne en 2004 le Prix Monseigneur Marcel décerné par l’Académie Française. Douze ans de travail pour l’édition en 10.000 pages des notes que rédigeait chaque soir, de 1914 à 1942, le Recteur de l’Institut Catholique de Paris, témoin et acteur de la vie ecclésiale, des événements nationaux et internationaux.

abbe Paul Christophe3.jpgLa bibliographie complète de Paul CHRISTOPHE montre la diversité des questions qui l’intéressent : l’action des papes (« Le Syllabus de Pie IX » ou « Benoît XVI. Un pontificat contrasté »), les conciles œcuméniques (« Le Concile Vatican I »), les modalités de « L’élection des évêques », les questions et les actions des prêtres dans « Les révolutions de 1789, 1830 et 1848 » ou dans les guerres de 1914 et 1940. Sans oublier l’expérience personnelle dont notre collègue témoigne dans son « Journal d’Algérie ».

Au-delà des apparences d’une histoire ecclésiastique assez classique apparaît le véritable centre d’intérêt de Paul : l'Évangile, dont l’expérience et l’annonce ne sont réservées ni à une élite ni à un clergé mais à chaque fidèle appelé à témoigner par la « Beauté des gestes du chrétien » dans la liturgie, par la prière (« Chemins de prière pour le temps de Noël » ou de « … Pâques », par la fidélité dans l’épreuve (« Souffrance dans l’Église au XXe siècle »), par la présence au monde (« L’Église dans l’histoire des hommes » ou « 1936. Les Catholiques et le Front populaire »), par la pauvreté et l’attention aux questions sociales (« Les pauvres et la pauvreté » ou encore « Grandes figures sociales du XIXe siècle »).

Abbe Paul Christophe.jpgPour conclure, redonnons la parole à Paul, tel qu’il s’exprimait dans Nord Éclair le 23 avril 1986 : « Ce n’est pas une Église désincarnée que j’évoque, mais une Église située dans son temps, dans son époque. Une Église pleinement humaine, qui relève elle aussi du mystère de l’incarnation… Sur un long temps, ce qui me frappe c’est une prise de conscience, l’éveil progressif de l’idée que l’Église doit être avec les pauvres… Et puis, l’engagement des laïcs, ces 220.000 catéchistes en France, c’est du jamais vu. Globalement, il me semble que l’on respire beaucoup plus librement en chrétien dans l’Église qu’avant ».

Église Saint Pierre-Saint Paul, Sars-Poteries, le 3 octobre 2016

04/05/2016

Soirée sur les migrations avec Jérôme Vignon

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Voici les éléments partagés, en cette soirée, par le Président Jérôme Vignon :

Dans Saint Matthieu :

« J’étais nu … et vous m’avez vêtu.

J’étais étranger … et vous m’avez accueilli … ».

L’accueil des migrants, des étrangers, des réfugiés, voici une question permanente, une question de tous les temps, un élément de l’élévation de notre existence.

 

Sentiment de compassion envers les migrants, mais aussi question de leur dignité.

Mais nous avons aussi l’impression d’un débordement, de ne pouvoir y arriver, et également, nous avons un sentiment de sympathie pour nos concitoyens apeurés.

Et nous sommes en l’année de la Miséricorde …

 

C’est une question européenne qui prend un tour aigu, présente un caractère exceptionnel et donc impressionnant. Cette question n’est pas humainement insurmontable à moyen terme. Elle nécessite quelques éléments de cadrage :

Haut-Commissariat aux Réfugiés, Conventions de Genève : depuis environ 15 ans, des personnes réfugiées ou déplacées, pour atteindre 43 millions en 2015, chiffre en hausse.

La mondialisation a accru la formation, les transports, la communication, la visibilité des écarts de richesses. Et donc ce ne sont pas seulement les guerres et, à terme, le climat et l’environnement qui expliquent ces évolutions.

Les migrations constituent des éléments constants de croissance, de développement, de mondialisation, mais aussi d’interculturalité et d’apprentissage des langues. Les flux, les volumes s’accroissent. Des changements dans les migrations s’opèrent.

Avant la crise, l’afflux net de migrants en Europe était de l’ordre de 1,6 à 1,8 million de personnes, tombé à 1 à 1,2 million, en lien avec la crise économique. Ce solde migratoire net évite, dans nombre de pays européens, les soldes négatifs de population (déclin démographique).

En 2015, 1,2 million de demandeurs d’asile, qui connaissent une menace pour leur intégrité ou pour leur famille là où ils habitent. Ce sont généralement des personnes de qualité élevée, Afghans, Syriens, Erythréens, Soudanais, dont la moitié a exercé des métiers de cadres supérieurs ou dans l’éducation, la santé, la culture ; ils sont les plus chassés par les pouvoirs autoritaires. Pourtant, ils ont des compétences, des projets, des singularités qui ressemblent aux nôtres. On trouve parmi eux, des juristes, des astronautes, des ingénieurs, venant de pays qui souffrent de la guerre ou des révolutions ratées.

De 2014 à 2015, il y a eu afflux massif de demandeurs d’asile, de 600 000 à 1,2 million. Part donc massive de réfugiés et de demandeurs d’asile dans un espace de Schengen harmonisé et où il faut trouver des équilibres.

On passe de 10% à 80 à 100% de la demande migratoire totale, liés à la demande d’asile.

Or, il existe une solidarité européenne dans la responsabilité de l’accueil de l’asile. En fait, 5 pays accueillent 85% des demandeurs d’asile, dont Allemagne, Suède, Pays-Bas, Autriche, France. D’autres pays n’ont jamais accueilli de demandeurs d’asile et n’ont pas d’habitude en la matière (ex. dans les Balkans).

La France n’est pas un pays aisément choisi. Il y a les souhaits des demandeurs d’asile et, par ailleurs, les États sont responsables de l’inscription de la demande d’asile. L’Europe n’est pas dans le désordre ou le chaos à cet égard. On veut conduire un approfondissement de Schengen sur la politique commune de l’asile.

La France a mauvaise réputation, car le marché du travail est peu actif pour des demandeurs d’asile qui veulent travailler et renvoyer de l’argent à leur famille endettée par leur départ. Une demande d’asile est difficile en France. Sur 60 000 demandes, 23 000 reçoivent une réponse positive, dans la patrie des droits de l’homme. La situation s’est dégradée fin des années 90.

La France reçoit beaucoup de Sénégalais et de Maliens. Elle a intégré l’échec de l’intégration des Maghrébins des années 60. Il y a manque de confiance par rapport à ce que nous avons été.

La politique du Ministère de l’Intérieur est d’accroître l’accueil. Des améliorations sensibles sont par ailleurs recherchées en matière d’instruction, d’intégration et d’accueil en CADA, des demandeurs d’asile.

Il faut nous dire que cela va durer des années. Actuellement, on dénombre 5 millions de réfugiés syriens dont 1/10ème en Europe. Les destructions sont par ailleurs tellement massives en Syrie que les retours de la population seront difficiles.

Il nous faut surmonter nos peurs pour utiliser nos atouts. Ce n’est guère démesuré eu égard aux flux nets migratoires en Europe depuis 30 ans.

L’Allemagne y consacre 0,5 point de PIB par an et considère cela comme un investissement pour l’avenir. C’est donc faisable, mais cela constitue un saut qui met à l’épreuve l’opinion publique, mais constitue aussi une démonstration par la réalisation et une contribution à la pacification entre les peuples et entre les populations.

WP_20160309_21_39_45_Pro.jpgEt pour les croyants ?

Par nos gestes, nos attitudes, notre confiance, l’exemplarité, nous pouvons donner des signes qu’il est possible d’accueillir les migrants et les demandeurs d’asile.

L’entrée dans le 3ème millénaire a signé un changement qualitatif et à taille humaine dans les phénomènes de migrations.

Pensons aussi à la doctrine chrétienne, à la doctrine sociale de l’Église ; aux propos du Pape François sur l’île de Lampedusa, en Italie, pays particulièrement marqué par l’accueil des migrants et galvanisé par la parole du Pape.

 

Plus largement …

Toute personne doit avoir le droit de vivre et de travailler dans son pays, mais, s’il y a problèmes, le partage des biens, par ceux qui sont dans la paix, avec ceux qui sont dans la guerre et le besoin, s’impose.

Mais aussi, tous les pays ont le droit de conduire une politique migratoire, dans la limite du bien commun et qui tienne compte du marché du travail, des équipements, du maintien de la cohésion sociale, tout ceci également dans la limite des conventions de Genève.

Les personnes accueillies doivent également respecter les mœurs, coutumes, l’État de droit du pays d’accueil. Cet État de droit est à respecter en tout état de cause ; il constitue un outil.

 

À propos de la mission confiée par Bernard Cazeneuve, en juillet 2014, à Jérôme Vignon et Jean Aribaud, ancien Préfet, et ayant donné lieu au rapport : « Le pas d’après » …

Quelques éléments à connaître.

Le Secours Catholique du Pas-de-Calais intervient auprès des migrants avec le relais quotidien de 100 bénévoles (pour vestiaire, alimentation, mais aussi l’accompagnement personnalisé des migrants dans le cadre de l’asile en France). Le Secours Catholique est autonome par rapport à l’État français.

Médecins du Monde intervient également à Calais, on ne veut pas « mettre à l’abri », car demeure le souvenir de Sangatte. Pourtant, l’accueil de ces migrants est nécessaire.

Se mettent au travail autour de cette question : les autorités locales et préfectorales, la Maire de Calais, les associations.

Il y a bien appel d’air à Calais. Les flux primaires arrivent en effet aux frontières de Schengen et les flux secondaires sont re-routés à partir de ces frontières.

À Calais, les migrants arrivent du Nord de l’Italie par Vintimille – Lyon – Calais.

Il convient donc d’introduire des flux de sorties à partir de Calais.

De là, il est nécessaire d’améliorer les conditions de l’accueil à Calais. L’État y a bien une stratégie.

À Calais, les actions …

C’est la sécurisation, tout d’abord. Il y a beaucoup de passeurs à Calais et Grande-Synthe. Il faut empêcher les passages, faire savoir que « c’est difficile de passer à Calais ».

La France se comporte bien, de ce point de vue du contrôle des passages, à Calais. Dès lors, les Anglais doivent prendre leur part des demandes d’asile, car nous sommes dans deux États de droit.

Une illustration : les Kurdes Irakiens se sont montrés violents, harcelants ; une opération brutale (la création de la bande des 100 mètres) a été conduite, marquant l’autorité et la sévérité de l’État. Il y a à cela une logique. Il est indispensable de maintenir l’existence d’un État de droit pour les Calaisiens et pour les migrants par rapport à certains passeurs qui exercent une pression élevée.

En aval …

Construction progressive de bungalows, afin d‘offrir plus d’asile à Calais et de donner aux migrants la possibilité d’un répit, d’une protection, ailleurs en France, à travers la centaine de centres d’accueil. 250 personnes sont transférées de Calais vers le reste de la France, dans ces centres d’accueil et d’orientation. Ils y auront quelques mois pour réfléchir à leur projet.

Bien sûr, les consignes et volontés sont parfois mal appliquées et aussi très différentes d’un centre d’accueil et d’orientation à l’autre.

Derrière tout cela, il y a les règlements de Dublin consistant à renvoyer les migrants vers la région du premier accueil (Italie, Grèce, Bulgarie).

Le Ministère de l’Intérieur a fait montre de volonté de maintenir dignité et sécurité dans cette difficile question. Ainsi, malgré les référés des associations contre l’État et la Préfète du Pas-de-Calais, les contacts entre les associations et la Préfète ont été maintenus. C’est au fond une attitude chrétienne.

Le volet international …

Une réflexion est à conduire sur l’accueil en Angleterre, car la France se comporte bien.

Il convient de favoriser un règlement européen dans son ensemble et de développer une solidarité, inévitable en Europe.

Informer les opinions publiques (mais les États sont aussi soumis aux partis).

 

Le rôle des églises et des opinions publiques est capital.

Nous sommes face à une belle leçon d’humanité.

 

Synthèse proposée par Thérèse Lebrun,

Président-Recteur délégué,

Université Catholique de Lille

Avril 2016