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07/10/2016

Revue projet / extrême droite: écouter, comprendre, AGIR !

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Chrétiens et Citoyens…du grain à moudre

Les Semaines sociales qui rassemblent des chrétiens ouverts et attentifs aux enjeux d’une citoyenneté active et effective, ne sont pas un parti politique mais un mouvement associatif qui travaillent les questions contemporaines en cherchant à leur donner de l’écho. Il en est ainsi depuis 1904, date de leur fondation. Ce qui ne veut pas dire que les Semaines sociales ne recherchent pas la confrontation directe avec les différents partis de la vie démocratique française et européenne. Les Semaines ont souvent invités des hommes et femmes politiques lors des sessions annuelles et dans le cadre de la session qui arrive, les 19 et 20 novembre, sur le thème de l’éducation, l’ensemble des partis-candidats seront amenés à réagir sur nos propositions sur l’Education.

Pour autant, les concepts-clés des Semaines sociales, qui placent la personne humaine au centre de tout (il n’y a pas de personne humaine sans société, il n’y a pas de société sans les personnes humaines), tiennent dans la défense du bien commun (vivre en société est un bien) mais aussi dans ces deux grands principes à tenir ensemble : solidarité et subsidiarité. Pour les Semaines sociales, la subsidiarité sans la solidarité mène au particularisme, la solidarité sans la subsidiarité mène à l’assistanat. Et évidemment, il y a au cœur de nos valeurs, cet attachement à la justice sociale et l’option préférentielle pour les pauvres. Autant de concepts, principes, valeurs qui nous aident à penser les éléments d’une citoyenneté active et effective pour notre temps.

Cette citoyenneté active sait détecter ce qui est contraire à nos valeurs et ce qui met en danger le vivre ensemble. C’est pour cette raison que nous savons pointer du doigt, comme l’écrivait Jérôme Vignon le 3 décembre 2015, « Ces dangers et ces menaces palpables (qui) s’inscrivent dans le champ du politique ». Et d’indiquer qu’ « Elles sont un signe supplémentaire de ce que l’action politique elle-même devra, dans notre pays, être à la fois réhabilitée et rénovée, ainsi que le soulignait une rencontre récente suscitée à Paris par la Conférence des Évêques de France. Ici peut se manifester une façon d’être chrétienne, une manière de réagir « en chrétien » selon la distinction toujours utile de Jacques Maritain ».

Réagir en chrétien, c’est ce que les Semaines sociales aiment promouvoir. Comme je l’indiquais moi-même le 1er septembre 2015, L’Église ne dicte pas les choix politiques. Chaque chrétien est bien entendu libre de penser librement et de s’engager. Mais nous nous devions d’ajouter qu’il fallait bien regarder en face la France que souhaite le FN. Faisons de l’enseignement social de l’Eglise un vecteur sain d’engagement dans la société et dans la cité. C’est à cela que nous appelle la doctrine sociale de l’Eglise. De ce point de vue, on peut chercher et tordre la doctrine du FN dans tous les sens, il n’y a pas de point de convergence avec l’enseignement social de l’Eglise. Mais le dire est une chose. Il faut convaincre. L’encyclique Laudato Si du Pape François invite à prendre un tout autre chemin. Chrétiens et Citoyens, c’est possible et c’est nécessaire. La Revue projet consacre donc un ouvrage au thème « Face à l'extrême droite: écouter, comprendre, agir ». Essayons d’en faire un levier au service d’une citoyenneté active et effective contre le rejet systématique et pour le bien commun.

Denis Vinckier, Président des Semaines sociales Nord-Pas-de-Calais

Vice-Président des Semaines sociales de France

 

A lire, sur le même sujet, la tribune de Dominique QUINIO, Présidente des Semaines sociales de France

http://latribunedessemaines.fr/face-a-lextreme-droite-ave...

Aristide Briand et les leçons de la laïcité : concordance avec notre temps

Après l'assemblée générale des Amis d'André Diligent le samedi 22 octobre à 14h (Médiathèque Grand Plage, Grand Place - Métro et parkings à proximité), présentation de la biographie d'Aristide Briand avec un thème:

" Aristide Briand et les leçons de la laïcité : concordance avec notre temps ".

aristide-briand.jpg"Aristide Briand (1862-1932) a tout connu de la vie politique. Il dirige onze fois le gouvernement de la France, et à vingt-cinq reprises, il en est l’un des ministres, aux postes les plus divers : Instruction publique, Beaux-arts, Cultes, Justice, Intérieur, Affaires étrangères. Un art de gouverner qui fait de lui un orfèvre des majorités parlementaires.
C’est ainsi que, de tempérament libéral, il sépare les Églises et l’État en 1905, puis les réconcilie en 1921. Président du Conseil le plus durable du premier conflit mondial, il dirige le gouvernement de guerre pendant dix-huit mois, de Verdun à Salonique. Parce qu’il a fait la guerre, il choisit de « gagner la paix ». Au cours des années 1920, il incarne la réconciliation de l’Europe, en homme dont « la vérité guidait les pas ». Il donne vie à la première forme d’Union européenne. Robert Schuman et Jean Monnet sauront s’en souvenir, vingt ans plus tard.
Père de la laïcité moderne, chef de guerre, pacificateur de l’Europe naissante : trois clefs de compréhension du personnage, autant de questions auxquelles nos sociétés contemporaines sont aujourd’hui confrontées.
Une biographie captivante pour comprendre celui qui incarna le « Parlement de l’éloquence »."

 

Christophe Bellon est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université catholique de Lille. Il est l'auteur de nombreux travaux sur l'histoire politique et parlementaire du religieux dont La République apaisée. Aristide Briand et les leçons politiques de la laïcité (1902-1919). Lauréat du prix de thèse de l'Assemblée nationale, il est membre correspondant du Centre d'histoire de Sciences Po Paris.


Christophe Bellon, Aristide Briand, CNRS Editions, mars 2016, 382 p.

 

https://www.franceinter.fr/emissions/la-marche-de-l-histo...

 

04/10/2016

ÉLOGE ACADÉMIQUE DE PAUL CHRISTOPHE par MICHEL HUBAUT

abbe Paul Christophe2.jpgNé à Sars-Poteries le 10 décembre 1932, Paul CHRISTOPHE entre au Séminaire universitaire des Facultés Catholiques de Lille et suit une formation en philosophie et en théologie (1951-1959). Ordonné prêtre pour le diocèse de Cambrai en 1959, il poursuit ses études en histoire et géographie (1958-1961), puis entreprend une dissertation doctorale en théologie sous la direction de Philippe DELHAYE. Cette thèse sera publiée en 1964 sous le titre « Les devoirs moraux des riches. L’usage du droit de propriété dans l’Écriture et la tradition patristique ».

D’abord professeur d’histoire générale au Collège Saint-Michel de Solesmes, Paul CHRISTOPHE enseigne l’histoire de l’Église aux Séminaires de Cambrai puis de Lille, au Séminaire Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux, et à l’Institut Pastoral d’Études Religieuses. En 1983, il est nommé chargé de cours à la Faculté de théologie où il devient professeur titulaire en 1992. Il est admis à l’éméritat en 2002.

Ayant été confirmé dans sa vocation d’historien par les enseignements d’Henri PLATELLE, Paul CHRISTOPHE restera toute sa vie un chercheur passionné par la recherche de la vérité et par la joie de la découverte, un travailleur infatigable attaché à la valeur de l’écrit, un homme discret et réservé dont les publications révèlent la véritable personnalité.

Directeur de la Collection « Bibliothèque d’histoire du christianisme » aux Éditions Desclée, de la Collection « Petits Cerf-Histoire » aux Éditions du Cerf, Paul CHRISTOPHE écrira de nombreux articles dans l’encyclopédie « Catholicisme » et publiera une cinquantaine de volumes.

Rappelons en premier lieu « Les Carnets du cardinal Alfred BAUDRILLART » parus en 9 volumes, et que couronne en 2004 le Prix Monseigneur Marcel décerné par l’Académie Française. Douze ans de travail pour l’édition en 10.000 pages des notes que rédigeait chaque soir, de 1914 à 1942, le Recteur de l’Institut Catholique de Paris, témoin et acteur de la vie ecclésiale, des événements nationaux et internationaux.

abbe Paul Christophe3.jpgLa bibliographie complète de Paul CHRISTOPHE montre la diversité des questions qui l’intéressent : l’action des papes (« Le Syllabus de Pie IX » ou « Benoît XVI. Un pontificat contrasté »), les conciles œcuméniques (« Le Concile Vatican I »), les modalités de « L’élection des évêques », les questions et les actions des prêtres dans « Les révolutions de 1789, 1830 et 1848 » ou dans les guerres de 1914 et 1940. Sans oublier l’expérience personnelle dont notre collègue témoigne dans son « Journal d’Algérie ».

Au-delà des apparences d’une histoire ecclésiastique assez classique apparaît le véritable centre d’intérêt de Paul : l'Évangile, dont l’expérience et l’annonce ne sont réservées ni à une élite ni à un clergé mais à chaque fidèle appelé à témoigner par la « Beauté des gestes du chrétien » dans la liturgie, par la prière (« Chemins de prière pour le temps de Noël » ou de « … Pâques », par la fidélité dans l’épreuve (« Souffrance dans l’Église au XXe siècle »), par la présence au monde (« L’Église dans l’histoire des hommes » ou « 1936. Les Catholiques et le Front populaire »), par la pauvreté et l’attention aux questions sociales (« Les pauvres et la pauvreté » ou encore « Grandes figures sociales du XIXe siècle »).

Abbe Paul Christophe.jpgPour conclure, redonnons la parole à Paul, tel qu’il s’exprimait dans Nord Éclair le 23 avril 1986 : « Ce n’est pas une Église désincarnée que j’évoque, mais une Église située dans son temps, dans son époque. Une Église pleinement humaine, qui relève elle aussi du mystère de l’incarnation… Sur un long temps, ce qui me frappe c’est une prise de conscience, l’éveil progressif de l’idée que l’Église doit être avec les pauvres… Et puis, l’engagement des laïcs, ces 220.000 catéchistes en France, c’est du jamais vu. Globalement, il me semble que l’on respire beaucoup plus librement en chrétien dans l’Église qu’avant ».

Église Saint Pierre-Saint Paul, Sars-Poteries, le 3 octobre 2016