Par Denis Vinckier
Plusieurs déclarations et prises de position ces derniers jours, permettent de le penser. D’abord le Ministre de l’intérieur qui confirme « le démantèlement de la jungle », le Président de la Région des Hauts de France qui lui emboîte le pas en allant discuter avec les anglais, Emmanuel Macron qui affirme que les migrants sont une richesse et une opportunité économique et enfin François Bayrou qui rappelle les communes de France à leur devoir de subsidiarité : « Il est absolument anormal que les responsables de la vie civique, locale – les maires – ne soient pas associés à la question de l’accueil des migrants. Que l’État s’arroge ce droit est complètement anormal. Je défends le droit des élus locaux à proposer des solutions alternatives à ce que l’État décide assez souvent avec des œillères ».
Avec cette séquence inédite et salutaire, faite d’un ensemble à la fois de déclarations responsables et cohérentes les unes par rapports aux autres, on semble entrevoir presque un bout de tunnel pour Calais, sa région, et l’idée que nous nous faisons de la mondialisation, plutôt heureuse, au milieu de bien des malheurs du monde. En confirmant que la poursuite des opérations après le démantèlement de la zone sud au début du mois de mars dernier, Bernard Cazeneuve confirme que tout cela doit bien entendu se faire par étapes, en commençant par créer davantage de places d’hébergement en France pour désengorger Calais. Un point incontournable de la mission confiée en juillet 2014, à Jérôme Vignon et Jean Aribaud, ancien Préfet, ayant donné lieu au rapport : « Le pas d’après » … et la mise en place d’une véritable stratégie pour un Etat qui doit maintenir l’Etat de droit pour les Calaisiens.
Pour celles et ceux qui ont fait de cette question un défi à relever, c’est aussi une question européenne qui prend un tour aigu, présentant un caractère exceptionnel mais qui n’est pas humainement insurmontable à moyen terme. Jérôme Vignon avait pu nous donner de solides clés pour comprendre cette situation. Depuis environ 15 ans, le chiffre des personnes réfugiées ou déplacées est à la hausse, pour atteindre 43 millions en 2015. La mondialisation a parallèlement accru la formation, les transports, la communication, la visibilité des écarts de richesses. Et donc ce ne sont pas seulement les guerres et, à terme, le climat et l’environnement qui expliquent ces évolutions. Les migrations constituent des éléments constants de croissance, de développement, de mondialisation, mais aussi d’interculturalité et d’apprentissage des langues. Les flux, les volumes s’accroissent. Des changements dans les migrations s’opèrent. Raison de plus pour les regarder de près et s’atteler à la tâche rude.
Ce qui bouge en ce moment à Calais va peut-être par ailleurs permettre, avec le recul, de penser la conception géographique et historique de la situation de Calais. Les acteurs de tous ordres ont commencé mais vont aussi pouvoir amplifier une réflexion urbanistique d’ampleur et durable pour Calais et le Calaisis. Il y a enfin de quoi mettre en lumière des métiers d’avenir. La médiation culturelle qui s’exerce à Calais reste…à valoriser ! On le voit bien mais c’est utile de le rappeler, face aux populismes qui instrumentalisent les problèmes pour en tirer profit, il est des réponses courageuses qui disent beaucoup d’une espérance en l’homme. Et comme si aucune fatalité ne devait être un obstacle, voilà que des deux côtés de la manche, en plein Brexit, on se prend à rêver (de manière réaliste) qu’un métro puisse relier Calais et Ashford, de manière à fluidifier l’économie entre le Kent et les Hauts-de-France. Le volontarisme a de l’avenir !
Denis Vinckier, Vice-Président des Semaines sociales de France
Conseiller régional des Hauts-de-France




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Né à Sars-Poteries le 10 décembre 1932, Paul CHRISTOPHE entre au Séminaire universitaire des Facultés Catholiques de Lille et suit une formation en philosophie et en théologie (1951-1959). Ordonné prêtre pour le diocèse de Cambrai en 1959, il poursuit ses études en histoire et géographie (1958-1961), puis entreprend une dissertation doctorale en théologie sous la direction de Philippe DELHAYE. Cette thèse sera publiée en 1964 sous le titre « Les devoirs moraux des riches. L’usage du droit de propriété dans l’Écriture et la tradition patristique ».
La bibliographie complète de Paul CHRISTOPHE montre la diversité des questions qui l’intéressent : l’action des papes (« Le Syllabus de Pie IX » ou « Benoît XVI. Un pontificat contrasté »), les conciles œcuméniques (« Le Concile Vatican I »), les modalités de « L’élection des évêques », les questions et les actions des prêtres dans « Les révolutions de 1789, 1830 et 1848 » ou dans les guerres de 1914 et 1940. Sans oublier l’expérience personnelle dont notre collègue témoigne dans son « Journal d’Algérie ».
Pour conclure, redonnons la parole à Paul, tel qu’il s’exprimait dans Nord Éclair le 23 avril 1986 : « Ce n’est pas une Église désincarnée que j’évoque, mais une Église située dans son temps, dans son époque. Une Église pleinement humaine, qui relève elle aussi du mystère de l’incarnation… Sur un long temps, ce qui me frappe c’est une prise de conscience, l’éveil progressif de l’idée que l’Église doit être avec les pauvres… Et puis, l’engagement des laïcs, ces 220.000 catéchistes en France, c’est du jamais vu. Globalement, il me semble que l’on respire beaucoup plus librement en chrétien dans l’Église qu’avant ».

Nous accueillerons ainsi, le mercredi 19 octobre 2016, à 20 h, à Wicres, Samuel GRZYBOWSKI, un jeune de 24 ans.
Calais…enfin le bout du tunnel ?